Passer au contenu Passer à la sidebar gauche Passer au pied de page

Patrimoine

La Halle de Cérons : une doyenne de 138 ans

Son implantation sur la place publique déterminait ainsi définitivement par ses animations attractives le centre du village de Cérons. Pour réaliser et boucler ce projet remarquable pour son époque, il aura fallu pas moins de 5 ans d’efforts et de ténacité de la part des élus pour le mener à son terme.

Cérons possède désormais une place publique ainsi qu’une halle aux fruits. Elles vont s’animer tout au long de l’année par des marchés et foires qui attirent un grand nombre de chalands de la région.

Nous trouvons en particulier la foire annuelle dite de « St Cloud » (autorisée par Ordonnance Royale le 17 avril 1840) qui reste de loin la plus importante. Elle réunit chaque année le 7 septembre une très grande quantité de bétail de toutes espèces, notamment un grand nombre de bœufs pour la boucherie. Des ustensiles variés pour les vendanges sont exposés à la vente à cette occasion.

C’est seulement pendant la saison des primeurs que se tient la marché quotidien en avril, mai et juin. Au marché on y apporte en abondance des cerises, des oignons et les « fameux petits pois de Cérons ».

Au début du XXème siècle
Aujourd’hui

La Halle de Cérons : chronologie des travaux


Le 18 août 1868: acquisition par la commune de 2 parcelles de terrain situées au lieu dit « le hagna » destinées à servir de champ de foire et de place publique.

En 1879: Mr le Maire Camille DUBROCA et son conseil municipal décident de construire une « Halle aux fruits » sur la place du marché du « Hagna ».

Le 31 mars 1880: les ateliers des forges et fonderies de CREIL font une première proposition au maire pour la réalisation d’une halle qui aura une toiture à quatre eaux avec une charpente métallique supportée par 16 colonnes en fonte creuse pour la somme de 5 800,00 F.

En 1881: l’architecte chargé du projet est Mr Airolles de Bordeaux. Il en est aussi le maître d’œuvre. Le devis approximatif des travaux soumis aux entreprises se répartit en deux lots:

  • 1er lot: terrassement et maçonnerie
  • 2éme lot: ferronnerie, couverture, zinguerie et peinture
  • Pour un montant du devis s’élevant à 7 321,00 F.

Le 7 août 1881: le conseil municipal après lecture des clauses et conditions de l’adjudication réceptionne les soumissions. Mr JB. Fréchaud entrepreneur des travaux publics est retenu pour les lots 1 et 2.

Le 17 avril 1882: l’entreprise Gonfreville à Bordeaux réalise un devis pour la confection et la pose de rideaux pour la Halle d’un montant de 120,00 F.

En 1883: réception provisoire par le conseil municipal en présence de l’architecte Airolles chargé des travaux de maîtrise d’œuvre.

Le 27 juin 1884: signature du procès verbal de réception définitif des travaux.

L’Eglise Saint-Martin de Cérons

La construction primitive remonte au XIIème siècle; de cette époque, l’abside est restée intacte ainsi que le portail.

Au XVème siècle, deux chapelles latérales ont été ajoutées, formant transept sur la petite nef romane.

En 1712, des bas-côtés ont été ajoutés dans le prolongement de ces chapelles et en 1844, la façade a été reportée en avant pour agrandir l’église d’une travée; le clocher de style néogothique a été reconstruit à cette dernière époque.

L’édifice est classé au titre des monuments historiques le 22 octobre 1913 pour son portail et son abside.

Vue côté coeur
Portail d’entrée
Sculpture sur l’abside

Visite extérieure :
Construite au 12ème siècle, elle a subi au cours des années des transformations qui lui ont donné son aspect actuel. A l’origine elle n’était qu’une modeste chapelle romane d’une seule nef entourée d’un cimetière où reposaient les morts du village et proche d’un petit monastère dont les fondations ont
servi de base à la construction des futures habitations.

Le village de Cérons groupé autour de l’église était peuplé par quelques familles de pêcheurs trouvant dans la Garonne, anguilles, esturgeons et aloses qu’ils vendaient ou échangeaient dans les villages environnants.

Les pèlerins, en chemin pour Compostelle s’y arrêtaient après leur passage à la Sauve Majeure et à Créon. Parfois même des embarcations venant de Bordeaux y faisaient escale avant de rejoindre Bazas car la route directe qui traversait les marécages landais étaient infestée de reptiles et de bandits de grand chemin.

En faisant le tour extérieur de l’édifice, vous remarquerez la trace d’une porte qui faisait face au monastère et par la quelle accédaient les moines, elle donnait dans un transept du 14ème siècle qui fut absorbé dans la construction des deux bas cotés pendant le 1er quart du 18e siècle. Les murs du
chœur dominaient le fleuve qui à l’époque était large à cet endroit.

Dans les années 1850, l’évêque de Bordeaux imposa la construction d’une travée supplémentaire avec clocher, dominant le porche à triple voussures dont vous admirerez la sobriété des frises qui y sont sculptés ainsi que le portail.

Visite intérieure :
La nef conduit vers le chœur dont la simplicité s’harmonise avec ses dimensions, l’autel y détonne un peu en raison de son style sulpicien mais l’ensemble mérite votre attention.

Les bas-côtés abritent les autels dédiés à la Vierge Marie et à Saint Joseph, le retable de Saint Joseph, en bois sculpté, peint et doré, est inscrit à l’inventaire des objets mobiliers classés ainsi que les tableaux suivants :

  • La visitation copie d’un original de Jean, Juvenet (XVIIIème),
  • L’Annonciation (19ème),
  • Saint François de Sales et Saint Jeanne de Chantal (18ème).

Vous regarderez également adossé à un pilier un christ en croix, œuvre du sculpteur Expert, ancien professeur à l’école des Beaux Arts à Paris.

A la sacristie un meuble chasublier qu’encadrent deux armoires en bois ciré est également à l’inventaire des objets mobiliers.

Modeste dans son style et ses ornements, l’église de Cérons n’en fait pas moins partie du patrimoine culturel de la région